Libreville, 17 mai 2025 – C’est une nouvelle page de l’histoire politique du Gabon qui se tourne. Ce vendredi 16 mai, l’ancien président Ali Bongo Ondimba a quitté le pays en compagnie de son épouse Sylvia Bongo et de leur fils Noureddin Bongo Valentin, à destination de Luanda, capitale de l’Angola. Cette exfiltration, confirmée par les autorités angolaises, met un terme à près de deux années de résidence surveillée pour l’ex-chef de l’État, renversé le 30 août 2023 par un coup d’État militaire.
Depuis cette date, Ali Bongo vivait reclus dans sa résidence de La Sablière à Libreville, tandis que plusieurs membres de sa famille et anciens collaborateurs faisaient face à des poursuites judiciaires pour détournement massif de fonds publics, corruption et blanchiment d’argent. Sylvia Bongo et son fils Noureddin, arrêtés peu après la chute du régime, avaient été incarcérés dans le cadre de ces enquêtes.
Ce départ vers l’Angola, pays ami du Gabon et médiateur discret dans les négociations de sortie de crise, symbolise la volonté des autorités de transition, dirigées par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, de tourner définitivement la page du régime Bongo, qui a dominé la vie politique gabonaise pendant plus de cinq décennies.
Selon des sources diplomatiques, cette exfiltration résulte d’un accord humanitaire, sans abandon des poursuites judiciaires pour autant. Elle aurait pour objectif d’apaiser les tensions et de permettre au processus de transition en cours de se dérouler dans un climat plus serein, à l’approche des échéances électorales promises par le gouvernement de transition.
Dans l’opinion publique, ce départ est perçu comme une libération symbolique pour un pays en quête de renouveau. Il marque également une rupture avec une époque marquée par l’opacité de la gestion publique, les affaires de malversations et une gouvernance contestée.
Alors que le Gabon poursuit ses réformes institutionnelles et économiques, la sortie du clan Bongo du territoire national pourrait renforcer la légitimité de la transition aux yeux de la communauté internationale et des citoyens.